À son arrivée à Tadoussac au printemps de 1647, le père Dequen apprend qu’un bon nombre d’Amérindiens du Piékouagami sont malades. Il demande alors la permission de se rendre en ces lieux pour soigner les malades et les indigents. Il obtient le soutien de deux jeunes Montagnais et part de Tadoussac le 11 juin 1647.
En débouchant de la Belle-Rivière, cinq jours plus tard, le 16 juillet, le père écrit : «Ce lac est si grand qu’à peine en voit-on les rives, il semble estre d’une figure ronde, il est profond et fort poissonneux, on y pêche des brochets, des perches, des saumons, des truites, des poissons dorés, des poissons blancs, des carpes et quantité d’autres espèces.
« Il est environné d’un plat pays, terminé par de hautes montagnes éloignées de trois ou quatre lieues de ses rives; il se nourrit des eaux d’une quinzaine de rivières ou environ, qui servent de chemin aux petites nations qui sont dans les terres pour venir pêcher dans ce lac, et pour entretenir le commerce et l’amitié qu’elles ont entre par entr’elles. Nous vogasmes quelque temps sur ce lac, et enfin nous arrivâmes au lieu où estoient les Sauvages de la nation du Porc-Epic» [C’est-à-dire à Metabetchouan].
Le père demeure trois jours à Metabetchouan, consolant les malades et préparant les vieillards pour un baptême futur. Après ce court séjour, il se rembarque avec ses deux canotiers et redescend à Tadoussac faisant en trois jours ce qu’ils avaient fait auparavant en cinq jours « mais ce fut des jours pleins, car ils voguaient depuis trois heures du matin jusqu’à neuf ou dix heures du soir… ».
Le Père reviendra au lac en 1652. Nous apprendrons alors qu’il a déjà baptisé le lac. «Le lac que les Sauvages appellent Piekouagami, et que nous avons nommé le lac Saint-Jean, fait le pays de la Nation du Porc-Epic. Il est éloigné de Tadoussac de cinq ou six journées» (Relation de 1652, p.16).