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Histoire du lac Saint-Jean

1888-1908

Le tourisme

L’arrivée du chemin du fer au Lac-Saint-Jean en 1888 favorise l’éclosion du tourisme. L’industriel américain Horace-J. Beemer, à partir du terminus de Chambord d’alors, rallonge la voie ferrée jusqu’à Roberval. Il y construit un hôtel moderne pour le logement des touristes. Il érige aussi un chalet-hôtel sur une île à l’embouchure de la rivière Grande Décharge pour loger les pêcheurs qui y seront amenés par un bateau, le Mistassini. Toute l’infrastructure et la publicité de Beemer repose sur la pêche à la ouananiche. Des centaines de touristes argentés arrivent bientôt pour pratiquer cette fameuse pêche notamment sur la rivière Grande Décharge parsemée de rapides et de remous, véritable royaume de la ouananiche. Cet engouement durera jusqu’en 1908 alors que l’hôtel de Roberval est la proie des flammes. Ce sera la fin de cette faste période du tourisme au Lac-Saint-Jean.

En 1908, tous ces charmes existent depuis vingt ans. Le sort impitoyable effaça tout d’un coup de Roberval le nom de Beemer : le Grand Hôtel Roberval passa au feu. Quand le couvent, le collège ou le quai brûlent, on les reconstruit plus grand, mais quand l’Hôtel Roberval brûle, c’est fini. Vingt saisons : à peine le temps, pour les garçons de table, d’apprendre la langue de Shakespeare! Un charretier de ce temps n’en garda qu’un seul mot : «yes», et encore ne le disait-il pas correctement!