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Histoire du lac Saint-Jean

1922-1926

La construction de la centrale d’Isle-Maligne

Au début des années 20, l’augmentation de la population aux États-Unis et au Canada, «l’appétit du public pour l’actualité et les nouvelles techniques de publicité» augmentent considérablement le nombre et le tirage des journaux. Le prix du papier augmente. William Price, pressentant l’avenir, achète un terrain à Alma, à un lieu situé au coude la rivière Petite Décharge (en anglais Riverbend signifie « coude la rivière ») près du projet de la future centrale et dessine les plans d’une vaste usine.

Le 9 décembre 1922, Price signe un contrat d’énergie avec Duke dans lequel il s’engage à acheter 200 000 chevaux-vapeur des 450 000 que doit produire la nouvelle centrale pour alimenter son moulin de Riverbend. Le 22 décembre 1922, le gouvernement, par arrêté en conseil, autorise la Quebec Development à construire une centrale à Isle-Maligne, sur la Grande Décharge et de hausser le niveau de l’eau du lac Saint-Jean à 17,5 pieds (5,4 mètres). Ce sera la plus grande centrale au monde.

Au mois de janvier 1923, les équipes sont à pied d’œuvre pour la construction du chemin de fer entre Hébertville-Station et Isle-Maligne. Il faut aussi construire trois ponts sur la Petite et la Grande Décharge. Le chemin de fer sera complété le 23 août 1923. (Campbell, Tome I).

Parallèlement, on débute la construction d’un noyau de village pour le logement des ouvriers près des travaux (aujourd’hui le quartier Dequen). On pourvoit les bâtisses de l’électricité. Un aqueduc fournit une eau chlorée et on construit un système d’égout.

Près de la nouvelle centrale s’élèvent les ateliers et la bétonnière. Une vingtaine de grues sont utilisées ici et là sur le chantier. Certaines peuvent soulever jusqu’à 25 tonnes. Le transport des matériaux et du matériel se fait au moyen de 18 locomotives. À l’exception des pelles, des grues mobiles et des locomotives, tout l’outillage est actionné par l’électricité produite par la centrale de Price à Chicoutimi. On a pris soin d’ériger une ligne de transmission de 64 kilomètres pour alimenter le chantier de l’Isle-Maligne.

Tout est maintenant en place pour opérer sur une vaste échelle. Trois mille travailleurs participeront au chantier du plus grand barrage du monde.

Le 24 juin 1926, la compagnie ferme les dernières portes des déversoirs bloquant ainsi l’écoulement des eaux du lac Saint-Jean et l’élevant de 17,5 pieds d’après l’échelle d’étiage de Roberval.

La centrale d’Isle-Maligne produit de l’électricité pour fournir les usines Price de Riverbend et Kénogami, la Lake St. John Power & Paper de Dolbeau, (qui deviendra Domtar), la Metabetchouan Sulphite and Power Company de Desbiens (qui deviendra la St. Raymond), ainsi que la Port Alfred Pulp & Paper Corporation Limited à La Baie (qui deviendra Consol Bathurst). La nouvelle aluminerie d’Arvida s’approvisionne à la nouvelle centrale jusqu’au moment de la mise en place de la centrale de Chûte-à-Caron en 1932.